Un pick-up vient nous chercher, mes nouveaux compagnons d’aventure et moi-même. Nous sommes une dizaine : trois Anglais et une Canadienne voyageant ensemble, un couple d’Anglais, un couple de Français, un Espagnol rencontré la veille, et moi-même. Le groupe que nous formons s’entend bien, l’expérience promet d’être plaisante. Après nous avoir entraînés sur quelques kilomètres en dehors de la ville, jusqu’à un marché local afin de s’approvisionner pour le séjour, nous roulons jusqu’aux abords du parc national de Doi Inthanon, à l’endroit où la route s’arrête. La vraie aventure peut commencer.
Nous nous enfonçons dans la jungle pour une petite demi-heure de marche. A mi-chemin, nos guides – un Thaïlandais et un “Karen” un peu fou – nous propose de faire une halte pour manger, près d’une piscine naturelle. Après nous avoir donné à chacun nos repas du midi, du riz enveloppé dans une feuille de bananier et quelques bananes, ils disparaissent dans la jungle en nous laissant livrés à nous-mêmes. Étrange. L’ambiance est bon enfant ; nous prenons quelques photos et nous baignons dans cette eau trouble en attendant le retour tant espéré de nos guides. Après une bonne demi-heure, ils nous reviennent enfin, et nous reprenons la marche jusqu’au premier village isolé des “Karens”. Les “Karens” vivent majoritairement en Birmanie d’où ils sont originaires, mais certains ont immigré en Thaïlande où ils ont maintenant une image d’assistés. Il nous faudra trois heures pour atteindre le village. La randonnée dite facile nous en fait voir de toutes les couleurs, mais nous atteignons notre objectif en fin d’après-midi. La partie du village qui nous est réservée nous est vaguement présentée (notre guide thaïlandais parle un anglais rudimentaire alors que notre guide issu d’un des villages Karen n’utilise qu’un anglais très rudimentaire) : une cuisine, notre chambre commune composée de cinq paillassons doubles sous des moustiquaires trouées, une douche entourée de quatre planches de bambous, et les toilettes qui ne sont autre qu’un trou dans le sol, protégé par quatre planches de bambous. Autant dire que nous allons vivre à la dure. Quelques-uns d’entre nous décident de partir explorer le reste du village, appareil photo en mains. Malgré mes attentes, il est malheureusement très difficile de dialoguer avec les membres du village, tout simplement car ils ne sont soit pas présents, soit aux regards durs et inquisiteurs. Je parviens tout de même à échanger quelques mots avec une petite fille en train de tisser sur le devant de sa maison. Les enfants sont encore les plus faciles d’approche. J’ai toutefois l’impression de violer leur intimité, et c’est exactement ce qui m’avait fait hésiter sur la nature de cette randonnée. Je renonce donc à tout dialogue et me contente de profiter du paysage qui est à couper le souffle. Quelques cochons noirs se baladent dans le village ; plus haut, nous découvrons un champ où vaches et cultures cohabitent, mais également une église faite de bois, et finalement une vue sur la jungle avoisinante. Plus tard, nous dégusterons un repas composé de riz et de fruits préparé par des femmes du village. Elles nous proposeront ensuite d’acheter quelques souvenirs faits de leurs mains. Le soir venu, nos guides nous prépareront un feu de camp autour duquel nous tenterons de discuter des us et coutumes du village. Le guide thaïlandais répond à nos questions mais il est évident qu’il ne le fait que parce qu’il lui a été demandé de le faire. Certains de mes compagnons rejoignent le guide birman afin de partager un peu d’opium. La consommation d’opium est très courante dans ces villages isolés…
Après une courte nuit agrémentée de moustiques et de ronflements et un copieux petit-déjeuner, nous voici de nouveau en route pour de nouvelles aventures. Nous marcherons pendant une heure afin d’atteindre le plus haut point du parc ; si la randonnée du jour précédent nous paraissait difficile, autant dire que nous peinons cette fois à avancer à un rythme soutenu. Il nous faudra ensuite une heure supplémentaire afin d’atteindre ce qu’ils considèrent comme le second village “Karen”. Malheureusement, tout ce que nous pouvons en voir est une cabane qui nous servira d’appoint pour le lunch. En amont de ce “village” se trouve une chute d’eau et à ses pieds une nouvelle piscine naturelle. Nous y barbotons une bonne heure avant de reprendre notre marche, d’un pas lourd, pendant environ deux heures vers notre campement pour la nuit. Le cadre est complètement différent du premier. Nous sommes totalement à l’écart du village, dans un espace qui se compose d’une cuisine, de toilettes rudimentaires, et de six petites huttes individuelles. Je vais pouvoir profiter de mon propre espace ce soir. Quant à la douche, il s’agit cette fois d’une énorme baignoire naturelle située juste à côté du camp. Sans plus tarder, notre groupe se jette à l’eau afin de se rafraîchir. Nous dînerons ensuite et la nuit venue, nous nous retrouverons de nouveau autour d’un feu de camp avant de sombrer chacun de notre côté dans les bras de Morphée. À savoir également que nos guides transportent avec eux des glacières remplies de sodas et de bières, que nous vidons bien sûr à notre propre compte. Les soirées sont donc bien agitées.
Le lendemain matin, après un petit déjeuner à base de riz, nous repartons pour une heure et demi de marche le long de la rivière. Sur le chemin, notre guide nous lance au défi de manger des fourmis rouges, apparemment très bonnes pour notre organisme. Nous passons ensuite dans des champs de riz où la marche devient enfin facile. Nous reprenons finalement la route par pick-up, afin d’atteindre un village réputé pour ces éléphants. Nous y mangerons et aurons ensuite l’occasion de partir à dos d’éléphant pour une heure de temps. Wahou. Je n’ai pas d’autres mots pour résumer cette expérience. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie dans un moyen de transport. La hauteur est impressionnante, et leur démarche lourde et lente fait de cette balade un enfer. Bien que surexcitée d’être sur le dos d’un éléphant, j’avais très hâte de le quitter. D’autant plus que le guide installé sur la tête de mon éléphant décide très souvent de quitter son poste et de laisser l’éléphant libre d’aller où bon lui semble. Autant dire que j’ai failli mourir une paire de fois. La balade à dos d’éléphant terminée, nous interagissons un peu avec eux avant de partir pour une nouvelle aventure. Cette fois, il s’agira de descendre la rivière sur un long et étroit radeau de fortune pour deux heures. Quelle rigolade ! La rivière est très réputée et de nombreux habitants s’y baignent tout au long de notre descente. Leur jeu préféré est bien évidemment d’arroser les farangs (étrangers) sur leur passage !
Une heure de route plus tard, nous voici de retour à l’auberge où nous partageons tous nos ressentis autour d’une bonne bière fraîche.
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'où cet article est extrait sur le forum des PVTistes ici*.
Nous nous enfonçons dans la jungle pour une petite demi-heure de marche. A mi-chemin, nos guides – un Thaïlandais et un “Karen” un peu fou – nous propose de faire une halte pour manger, près d’une piscine naturelle. Après nous avoir donné à chacun nos repas du midi, du riz enveloppé dans une feuille de bananier et quelques bananes, ils disparaissent dans la jungle en nous laissant livrés à nous-mêmes. Étrange. L’ambiance est bon enfant ; nous prenons quelques photos et nous baignons dans cette eau trouble en attendant le retour tant espéré de nos guides. Après une bonne demi-heure, ils nous reviennent enfin, et nous reprenons la marche jusqu’au premier village isolé des “Karens”. Les “Karens” vivent majoritairement en Birmanie d’où ils sont originaires, mais certains ont immigré en Thaïlande où ils ont maintenant une image d’assistés. Il nous faudra trois heures pour atteindre le village. La randonnée dite facile nous en fait voir de toutes les couleurs, mais nous atteignons notre objectif en fin d’après-midi. La partie du village qui nous est réservée nous est vaguement présentée (notre guide thaïlandais parle un anglais rudimentaire alors que notre guide issu d’un des villages Karen n’utilise qu’un anglais très rudimentaire) : une cuisine, notre chambre commune composée de cinq paillassons doubles sous des moustiquaires trouées, une douche entourée de quatre planches de bambous, et les toilettes qui ne sont autre qu’un trou dans le sol, protégé par quatre planches de bambous. Autant dire que nous allons vivre à la dure. Quelques-uns d’entre nous décident de partir explorer le reste du village, appareil photo en mains. Malgré mes attentes, il est malheureusement très difficile de dialoguer avec les membres du village, tout simplement car ils ne sont soit pas présents, soit aux regards durs et inquisiteurs. Je parviens tout de même à échanger quelques mots avec une petite fille en train de tisser sur le devant de sa maison. Les enfants sont encore les plus faciles d’approche. J’ai toutefois l’impression de violer leur intimité, et c’est exactement ce qui m’avait fait hésiter sur la nature de cette randonnée. Je renonce donc à tout dialogue et me contente de profiter du paysage qui est à couper le souffle. Quelques cochons noirs se baladent dans le village ; plus haut, nous découvrons un champ où vaches et cultures cohabitent, mais également une église faite de bois, et finalement une vue sur la jungle avoisinante. Plus tard, nous dégusterons un repas composé de riz et de fruits préparé par des femmes du village. Elles nous proposeront ensuite d’acheter quelques souvenirs faits de leurs mains. Le soir venu, nos guides nous prépareront un feu de camp autour duquel nous tenterons de discuter des us et coutumes du village. Le guide thaïlandais répond à nos questions mais il est évident qu’il ne le fait que parce qu’il lui a été demandé de le faire. Certains de mes compagnons rejoignent le guide birman afin de partager un peu d’opium. La consommation d’opium est très courante dans ces villages isolés…
Après une courte nuit agrémentée de moustiques et de ronflements et un copieux petit-déjeuner, nous voici de nouveau en route pour de nouvelles aventures. Nous marcherons pendant une heure afin d’atteindre le plus haut point du parc ; si la randonnée du jour précédent nous paraissait difficile, autant dire que nous peinons cette fois à avancer à un rythme soutenu. Il nous faudra ensuite une heure supplémentaire afin d’atteindre ce qu’ils considèrent comme le second village “Karen”. Malheureusement, tout ce que nous pouvons en voir est une cabane qui nous servira d’appoint pour le lunch. En amont de ce “village” se trouve une chute d’eau et à ses pieds une nouvelle piscine naturelle. Nous y barbotons une bonne heure avant de reprendre notre marche, d’un pas lourd, pendant environ deux heures vers notre campement pour la nuit. Le cadre est complètement différent du premier. Nous sommes totalement à l’écart du village, dans un espace qui se compose d’une cuisine, de toilettes rudimentaires, et de six petites huttes individuelles. Je vais pouvoir profiter de mon propre espace ce soir. Quant à la douche, il s’agit cette fois d’une énorme baignoire naturelle située juste à côté du camp. Sans plus tarder, notre groupe se jette à l’eau afin de se rafraîchir. Nous dînerons ensuite et la nuit venue, nous nous retrouverons de nouveau autour d’un feu de camp avant de sombrer chacun de notre côté dans les bras de Morphée. À savoir également que nos guides transportent avec eux des glacières remplies de sodas et de bières, que nous vidons bien sûr à notre propre compte. Les soirées sont donc bien agitées.
Le lendemain matin, après un petit déjeuner à base de riz, nous repartons pour une heure et demi de marche le long de la rivière. Sur le chemin, notre guide nous lance au défi de manger des fourmis rouges, apparemment très bonnes pour notre organisme. Nous passons ensuite dans des champs de riz où la marche devient enfin facile. Nous reprenons finalement la route par pick-up, afin d’atteindre un village réputé pour ces éléphants. Nous y mangerons et aurons ensuite l’occasion de partir à dos d’éléphant pour une heure de temps. Wahou. Je n’ai pas d’autres mots pour résumer cette expérience. Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie dans un moyen de transport. La hauteur est impressionnante, et leur démarche lourde et lente fait de cette balade un enfer. Bien que surexcitée d’être sur le dos d’un éléphant, j’avais très hâte de le quitter. D’autant plus que le guide installé sur la tête de mon éléphant décide très souvent de quitter son poste et de laisser l’éléphant libre d’aller où bon lui semble. Autant dire que j’ai failli mourir une paire de fois. La balade à dos d’éléphant terminée, nous interagissons un peu avec eux avant de partir pour une nouvelle aventure. Cette fois, il s’agira de descendre la rivière sur un long et étroit radeau de fortune pour deux heures. Quelle rigolade ! La rivière est très réputée et de nombreux habitants s’y baignent tout au long de notre descente. Leur jeu préféré est bien évidemment d’arroser les farangs (étrangers) sur leur passage !
Une heure de route plus tard, nous voici de retour à l’auberge où nous partageons tous nos ressentis autour d’une bonne bière fraîche.
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'où cet article est extrait sur le forum des PVTistes ici*.