mercredi 21 novembre 2012

Interview #3

Dans 17 jours, mon Permis Vacance Travail touche à sa fin. Pour marquer le coup, une petite interview aux airs de bilan.

Ville de provenance ?
Puget-sur-Argens, petit bled paumé à côté de Fréjus/Saint Raphaël, dans le Var. Mais en vrai, je suis eun' ch'ti mi... mais ça, c'est une autre histoire!
Ville de destination ?
Mon point de départ au Canada a été Whitehorse, au Yukon. Mais ça n'a été qu'un point de départ, j'avais dans l'idée de beaucoup bouger durant mon PVT.
Sur place depuis combien de temps ?
Au Canada depuis un an et un peu plus de trois mois maintenant, avec une coupure de deux mois en Thaïlande. Bientôt la fin de mon PVT, le 8 décembre, c'est un sentiment très étrange.
Baroudeur ou pas ?
A 200% oui ! J'ai toujours aimé bouger, depuis que je suis adolescente. Lorsque je vivais encore en France, déjà, j'aimais ça... ça m'a permis de visiter pas mal de villes en France (Paris, Lyon, Biarritz, Poitiers, Montpellier, Toulouse, Nice, Cannes, Monaco...) et aussi quelques places à l'étranger (petit séjour en Espagne, en Angleterre, en Italie, en Belgique, en Allemagne, au Pays-Bas). Plus tard, je suis partie 8 mois au Canada, à London (Ontario) pour améliorer mon anglais oral après avoir obtenue une licence d'anglais, et j'ai visité Thunder Bay, Toronto, Montréal et New-York. En rentrant en France, je suis partie un mois en Tunisie, dans un camp d'archéologie. Puis après ça, j'ai décidé de me poser chez papa-maman pour mettre de l'argent de côté afin de repartir au Canada en PVT... une fois au Canada, j'ai d'abord passé 7 mois à Whitehorse, au Yukon; de là, j'ai visité quelques places en Alaska, quelques places en Colombie-Britannique et pas mal d'espaces au Yukon bien sûr (mais toujours en restant dans le sud du Yukon...). Après cela, j'ai eu l'occasion de partir deux mois en Thaïlande alors je l'ai prise; j'y ai baladé mon backpack à l'est, au sud jusqu'en Malaisie, et au nord jusqu'à la frontière du Laos. A mon retour, j'ai passé quelques jours à Vancouver, quelques jours à Thunder Bay, et quelques jours à Montréal avant de partir sur les routes du Québec. Au programme, un bout du Québec, la Gaspésie, l'île du Prince Edward, les îles de la Madeleine, et un petit bout du New Brunswick. Ensuite, je me suis posée deux mois à Montréal pour me refaire un peu le compte en banque. Mais j'ai vite eu l'envie de repartir ! Je suis donc partie sur le pouce jusqu'à Meadow Lake, au nord de la Saskatchewan, pour y passer un mois dans un ranch. Et maintenant je suis de nouveau sur Montréal depuis un mois et demi pour la fin de mon PVT afin d'économiser pour mon année d'études ici !
Que faisais-tu en France?
Pas grand chose. J'étais serveuse dans un restaurant à mi-temps.
Pourquoi cette envie de t’envoler pour le Canada ?
Les grands espaces, la diversité, la faune et la flore... lorsque j'étais venue y passer 8 mois en 2009, je suis tombée amoureuse du peu de ce que j'ai vu. Je voulais absolument y revenir pour en voir davantage, et explorer cet immense pays.
Pourquoi Whitehorse ?
Et pourquoi pas ?
Je ne connaissais rien du Yukon avant de venir m'y installer. De fil en aiguille, cette destination s'est ouverte à moi et après avoir regardé un peu d'informations sur internet, il ne m'a pas fallu longtemps pour me décider... tape donc voir Yukon dans ta barre de Google Images mon ami et dis moi que ça ne te donne pas envie ?!
Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?
Comme je l'ai dit, j'aime pas mal bouger. Ce n'était donc pas la première fois que je vivais à l'étranger vu que j'avais déjà vécu 8 mois au Canada avant de demander mon PVT... mais c'est maintenant la première fois que je suis partie aussi longtemps sans revenir en France... 1 an et 4 mois... wahou ! Je n'en reviens pas moi-même...
Quel a été ton sentiment dominant au cours des deux premières semaines à Whitehorse ?
Mitigé.
J'étais très excitée et très heureuse d'être là. Je suis arrivée à la fin de l'été, j'ai pu profiter des magnifiques couleurs de l'automne qui sont très vite arrivées après mon arrivée. La nature s'étalait devant mes yeux, c'était un sentiment très agréable. En plus, j'ai eu la chance de tout de suite aller visiter un bout de l'Alaska et les routes qui s'offraient à moi me donnaient la chair de poule tellement c'était magnifique !!!
Mais j'étais aussi encore très triste à ce moment-là... je venais de quitter quelqu'un qui était très cher à mes yeux et que je ne retrouverai plus. Quitter mes parents, ma famille, c'est chose acquise chez moi, j'ai appris avec le temps qu'ils seraient toujours là pour moi. Quitter mes amis est aussi chose facile car je sais que les vrais resteront toujours présents malgré la distance et le temps. Mais quitter cette personne a été très difficile car je savais que plus rien ne serait comme avant, que le temps m'enlèverait ce que j'avais... pendant les premiers temps à Whitehorse, il m'a donc fallu prendre sur moi afin de ne pas y penser et de ne pas me "gâcher" mon expérience. La distance a aidé, même si à l'heure d'aujourd'hui, j'ai toujours un pincement au coeur lorsque j'y pense. Dans le fond, je ne regrette pas d'être partie, je regrette juste que lui soit parti de ma vie...
Est-ce que ta situation professionnelle t’a paru satisfaisante, au Canada ?
Je ne peux pas répondre non à cette question. Il y a quelque chose de très différent au Canada en comparaison à la France dans le monde du travail, c'est que l'on te donne ta chance si tu montres de l'enthousiasme. En France, j'étais serveuse, ma situation professionnelle ne m'était donc pas très satisfaisante. Bien que j'aimais ma job, je n'ai absolument pas évoluée en presque un an dans le même restaurant. Au Canada, j'ai occupé plusieurs emplois. A Whitehorse, j'ai commencé par être plongeuse. Je voulais travailler en cuisine et devenir aide cuisinier... mais avant cela, il me fallait passer par le bas de l'échelle. Après deux semaines comme plongeuse, mon patron a décidé de m'apprendre à préparer les entrées et les fritures car il a vu que j'étais rapide et efficace dans mon travail. Deux semaines !!! Un mois plus tard, je travaillais majoritairement comme "cuisinier" et de temps en temps comme plongeuse. Après un mois et demi donc, mon salaire a augmenté. A Montréal, durant l'été, j'ai travaillé dans une entreprise de plongeurs également. Mais je voulais juste mettre de l'argent de côté, cela m'importait peu. Depuis que je suis rentrée de la Saskatchewan, j'ai postulé pour un poste de serveuse dans un restaurant mais ils ont décidé qu'avec mes diplômes, je pouvais être hôtesse. Je suis donc désormais hôtesse dans un restaurant et j'adore ma nouvelle job !
Quelles ont été tes plus grosses difficultés au Canada ?
La vie est chère au Canada. Un petit salaire permet à peine de payer son loyer et de manger correctement. Il faut en être conscient. Au début, j'avais mes économies, pas de soucis. Mais après un temps, cela devient plus difficile et il faut enchaîner les heures de travail et parfois même avoir plusieurs petits emplois...
Quel est ton meilleur souvenir ?
Je serais incapable d'en choisir un. Je serais même incapable tout court de répondre à cette question. Mon meilleur souvenir, c'est toute cette aventure en générale.
Est-ce que certaines choses t’ont manqué ?
La cuisine de ma maman. Ma voiture. Le vin pas cher. Le fromage pas cher. Mais c'est surtout la mer qui me manque...!
Et puis, bien sur, il y a certaines personnes qui me manquent, certaines que je vais revoir très bientôt, et d'autres qui continueront de me manquer avec le temps et les années...!
Qu’est-ce que cette expérience t’apporte, du point de vue personnel ou professionnel ?
Du point de vue personnel, elle m'apporte énormément. Pour moi, partir, c'est grandir. Je me construis lors de mes voyages. J'en apprends plus sur moi-même, sur le monde qui m'entoure, sur les autres. J'en ressors toujours différente et grandie.
Du point de vue professionnel, cette expérience me permet de croire en mes rêves et en mes passions. Ici, j'ai la sensation qu'avec de l'ambition, tout peut devenir possible... il faut juste savoir y croire !
Quels conseils donnerais-tu aux futurs PVTistes ?
N'ayez pas peur de l'inconnu, peur de faire les choses différemment. Ne prenez pas les coups durs comme des défaites mais comme des challenges. Ne lâchez pas prise même lorsque le moral est à zéro ! Et surtout: osez !!! Vous avez un an, profitez-en à fond !!! Je rencontre beaucoup de PVTistes à Montréal qui me disent que j'ai de la chance d'en avoir vu autant, qu'ils aimeraient bien aussi voir tel et tel endroit... et je leurs demande toujours pourquoi ils n'y vont donc pas ?! C'est aussi simple que cela y parait... tout dépend de votre volonté !

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