vendredi 27 janvier 2012

26. Boréalis et moi.

Je m’appelle Boréalis. Quelle est mon histoire? Eh bien, lorsque la flamme des Jeux d’hiver du Canada en 2007 a été éteinte, les enfants du Nord ont allumé des lanternes de son brasier et les ont laissées s’envoler vers le ciel nordique. C’est alors que je suis né! Et grâce à moi, l’amitié et l’excellence dans les sports ont survécus.

Les jeux d'hiver de l'Arctique auront lieu à Whitehorse du 4 au 10 Mars, juste avant mon départ pour l'Asie du Sud-Est. De ce fait, je me suis inscrite en tant que bénévole. Je me rend compte que vivre à l'étranger me donne cette capacité à me surpasser, à tenter des expériences que je n'aurais jamais considéré dans mon propre pays.
Aujourd'hui fut l'un de ces jours.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre lorsque je me suis rendue au point de rendez-vous, tout sourire mais quelque peu stressée. Depuis toute petite, j'ai toujours eu peur du ridicule et du regard des autres. Me transformer en loup géant pour me pavaner dans la rue principale était alors un pari osé. A mon arrivée dans le bureau, j'ai fait la connaissance d'une autre volontaire chargée de guider Boréalis dans sa mission. Boréalis, c'est la mascotte des jeux d'hiver... soit moi perdue dans un costume de loup dont la tête est si grosse qu'il me sera difficile de garder mon équilibre. Sans perdre de temps, me voici à enfiler un pantalon noir d'une épaisseur incroyable, un tee-shirt de hockey aux couleurs des jeux d'hiver, des chaussures de la taille de ma tête et cette grosse tête de loup munie d'un couvre-chef. Dans la gueule du loup se trouve ma vision. Il est alors très difficile de regarder les gens dans les yeux sans donner l'impression que je ne désire qu'une chose: les manger. Le plus drôle, ce sont ces mains géantes que je n'arrive absolument pas à maîtriser. Je décide qu'avoir les bras ballants est encore la meilleure façon de ne pas décapiter quelqu'un par accident.

Malgré une température extérieure avoisinant les -30°C, j'ai la sensation désagréable d'être dans un sauna. Mes cheveux me collent au visage perlé de sueur. Plusieurs fois, il me faudra me rendre dans un lieu sûr pour retirer ma tête afin de faire en sorte d'y voir un semblant de quelque chose. Si ma compatriote n'était pas là, je me serais sûrement déjà faite écraser à maintes reprises. Et croyez-moi, personne ne veut être témoin de la mort de Boréalis, pas même ma propre personne !

Je me souviens particulièrement de ce petit garçon haut comme trois pommes. Sur plusieurs mètres, tout en me courant après, il tentera d'attirer mon attention en hurlant "bear !" sans interruption. Le temps pour ma compatriote et moi-même de se rendre compte qu'il fait référence à Boréalis et me voici confrontée à ce petit bout me serrant très fort dans ses bras tout en me disant je ne sais combien de "I like you bear". Je n'ai rien vu de plus adorable que l'innocence de ce geste. Si bien que son admiration se reflète encore dans mon museau à l'heure actuelle...

1 commentaire:

  1. Je suis un peu pareil, peur du ridicule, du coup je pense que le fait d'être à l'étranger ça aide en effet ! En tout cas ça semblait fun ! J'aurai bien voulu te voir ainsi ahah !

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