mardi 20 mars 2012

35. Un train pour Surin.


Nous ne traversons qu'une partie de l'est mais déjà, l'est se veut sauvage, majestueux, poétique. L'est se fait beau de par ses rizières qui s'étendent sur des kilomètres, à perte de vue. Toute cette végétation me semble bien caractériser l'Est. Je n'ai jamais vu un vert aussi intense que celui-ci. Si prononcé qu'il éblouit.
Le ciel est d'un gris fade et plaintif, comme s'il voulait laisser à ce vert l'occasion de s'exprimer, de dominer l'espace et d'être le roi du paysage.


Il y a certains souvenirs qui vous reviennent sans raison apparente. Un geste, un regard, une date... un rien peut provoquer un retour involontaire dans les dossiers poussiéreux de notre mémoire. Elle passe la main dans les cheveux de son compagnon, et je me souviens d'une des premières fois où je l'ai revu, après mon retour du Canada, il y a bientôt deux ans de ça. Nous allions danser, pour fêter l'anniversaire d'une personne qui n'a à ce jour plus sa place dans ma petite vie qui se veut ordonnée. Il venait de se faire couper les cheveux, après une remarque que je lui avais faite quelques semaines auparavant. L'attention qu'il avait porté à ce détail, sans réel intérêt, m'avait frappé. Et pourtant, c'est de ce détail insignifiant qu'est née notre relation. Les sentiments en sont venus à se mêler au plaisir bien plus vite que voulu, avant que l'ignorance ne finisse par apparaître à son tour. Cette ignorance qui aujourd'hui me tue à petits feux. Je me souviens de ce jour où nous parlions vaguement de se voir au Canada... et aujourd'hui ? Aujourd'hui, le néant.

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