jeudi 12 avril 2012

39. En route pour Kuala Lumpur.

Le chauffeur gesticule sur son siège ; il bouge dans tous les sens tel un asticot, comme s'il était infesté par les puces. Le mouvement de ses bras me fait ironiquement penser aux battements d'ailes d'une poule prise d'une crise de panique. Il entreprend également une gymnastique du cou quelque peu disgracieuse. Lorsque j'y réfléchis, il me semble être face à une caractéristique commune à tout chauffeur Thaïlandais. Tous sont possédés par le démon de la danse au volant. Les virages sont brusques, presque incontrôlés. Le minibus se ballote entre les voitures à la vitesse de l'éclair. Après la première heure, je laisse mon côté français sur le bord de la route et ne prête plus attention à cette conduite traduite de dangereuse par mon cerveau européanisé.

Une poignée d'heures plus tard, mon bus entre dans la ville de Hat Yai. Au milieu d'un carrefour, en pleine jungle urbaine, il nous abandonne sans remords. Sur ce bout de trottoir, mon rythme cardiaque s'accélère. Les autres passagers s'éparpillent et me voilà seule face à ce monde inconnu. Je ne me trouve définitivement pas à l'adresse indiquée sur mon billet de bus acheté à Ko Lanta. Prise de panique à l'idée de louper mon prochain bus pour Kuala Lumpur, j'erre dans les rues à la recherche de cette fameuse agence introuvable. Mon regard désespéré accroche celui d'une chauffeuse de taxi-scooter qui se démène pour m'aider. Elle appelle gentiment tous les numéros figurant sur mon billet imprimé et finit par obtenir une adresse. A cet instant précis, elle devient ma sauveuse. Une fois l'adresse obtenue, elle propose de m'y amener -gratuitement- et j'ai soudainement envie de la serrer si fort dans mes bras qu'elle en étoufferait. Mon gros sac de baroudeur sur les épaules, j'embarque à l'arrière de son scooter en priant quiconque puisse entendre mes pensées de ne pas m'ôter la vie aujourd'hui. Le poids de mon sac rend la balance difficile et nous vacillons entre les voitures jusqu'à l'agence. Nouveau billet en poche, ma sauveuse m'abandonne avec un sourire de triomphe sur le visage. La générosité de ce peuple me ramollit le cœur. Quatre heures d'attente plus tard, un nouveau stylo en poche, j'embarque enfin dans le bus qui me fera passer la frontière Malaisienne.

Très tôt dans la matinée, visa de touriste en poche, je pose les pieds à Kuala Lumpur. Tim et Denis, deux russes rencontrés à la descente du bus, et moi-même suivons un chauffeur de tuk-tuk qui nous amène dans une auberge de jeunesse bien sympathique de Chinatown. Après avoir avalés quelques poignées de sommeil, Tim et moi partons à la conquête de la ville ; au programme les Petronas Towers, la Menara et un bon repas copieux. Les Petronas Towers furent autrefois les plus grandes tours jumelles du monde ; la Menara est la quatrième plus haute tour de communication du monde derrière celles du Canada (Toronto), de la Russie (Moscow) et de la Chine (Shanghai). La belle architecture de la ville et mon compagnon de visite font de cette journée ensoleillée un moment très agréable.

Malaisie, je reviendrai !

mardi 10 avril 2012

Intermède #9 : Stir fried chicken with cashew nuts.


How to make STIR FRIED CHICKEN WITH CASHEW NUTS.

INGREDIENTS :
2 tablespoons soya bean oil
4 cloves garlic crushed and chopped skin on
250 grams chicken sliced finely in 3 cm strips
1 tablespoon oyster sauce
1 tablespoon salty soya sauce
1 teaspoon white sugar
1 brown onion sliced
4 spring onions cut in 4 cm strips
2 large sundried chillies cut in 3 cm strips
10-15 pre-roasted unsalted cashewnuts

PREPARATION :
1. In a wok on medium, heat the soya bean oil for 30 seconds.
2. Add the garlic and stir until it becomes fragrant.
3. Add the chicken and stir fry until it is three quarter cooked.
4. Add the oyster sauce, salty soya sauce, white sugar, onion, spring onions and sundried chillies. Fry until fully cooked.
5. Switch off gas and stir in cashew nuts.

Serve hot with steamed jasmine rice.

dimanche 8 avril 2012

38. Koh Tao, Railey et Koh Lanta.

D'un endroit paradisiaque à un autre.

Koh Tao est le paradis des plongeurs. Bien que l'île nous ait accueillis par des pluies torrentielles entraînant une coupure de courant générale, le soleil nous revint le jour suivant. Nous avons loué des scooters afin de parcourir l'île avec plus de facilité. Je ne conduis pas, par peur, et laisse mes cheveux virevolter en arrière d'un garçon ou d'un autre. Masque et tuba en place, nous nous émerveillons des fonds marins. Nous goûtons au plaisir authentique dans un bar ou un karaoké. Nous dégustons des mets traditionnels avec fougue. Et bientôt, l'heure de reprendre la route nous rappelle à l'ordre et nous prenons un bateau puis un bus pour l'étape suivante.


Railey est le paradis des grimpeurs. Je ne grimpe pas et visite les recoins de cet endroit coupé du reste du monde, seule. Le temps ici semble s'être arrêté : aucun véhicule motorisé à l'exception d'une poignée de motocyclette, aucune route goudronnée, pas d'électricité après 6:00 PM... J'y découvre des kilomètres de sable blanc, des lagons quasiment inaccessibles, des randonnées dans la semi jungle lorsque la marée a avalé le chemin le plus court vers mon auberge située sur Tonsaï. Le temps s'égraine lentement, avec délectation. Mais Tonsaï est aussi l'endroit où le mot illicite n'a aucun sens. Les champignons hallucinogènes et autres petites douceurs de la nature y sont vendus sans état d'âme. C'est une vraie foire qui m'amène à la solitude, la vraie. Mon courage empoigné à deux mains, je dis furtivement en revoir à mes compagnons de route et embarque dans un long tail boat pour d'autres aventures. A quelques kilomètres du bord de l'eau, le petit bateau à moteur s'immobilise. Je lance à l'autre voyageur présent un regard où se mêlent inquiétude et amusement. A peine le temps de laisser entrer le doute que mon bateau pour le prochain paradis est là. Un gros paquebot touristique d'où un employer tire mon gros backpack avant de m'aider à y monter. En route pour l'aventure en solitaire !

Quelques sérieux coups de soleil plus tard -ne jamais s'endormir sur le pont d'un bateau les jambes à l'air- et me voici à Koh Lanta, paradis des lézards. Hôtel avec piscine les pieds dans le sable pour une bouchée de pain, je savoure mes premiers moments de solitude avec joie. Je babille à droite à gauche avec d'autres vacanciers, visite l'île à pieds, et m'enquiert du reste de mon programme. Les jours s'envolent si vite que je me retrouve, avant même de m'en rendre compte, dans un bus en direction de ma prochaine destination : la Malaisie.

lundi 2 avril 2012

37. De Chumphon à Koh Tao.

Chumphon - Koh Tao.

Minuit, nous montons à bord du petit bateau le pas incertain. A l'intérieur, une cinquantaine de matelas de fortune insalubres sont posés à même le sol. Quatre petits ventilateurs aèrent cette pièce où, minute après minute, chaque matelas trouve preneur. Installée près de la porte, je tente tant bien que mal de trouver un minimum de confort. La traversée durera six heures, six heures durant lesquelles le remous de la mer nous bercera. La chaleur est difficilement supportable, si bien qu'il m'est impossible de véritablement fermer l’œil. Ma vie empaquetée à mes pieds, je me sens tel un clandestin à l'avenir incertain. Dans le silence brouillon de cette embarcation, mes pensées s'entrechoquent.

Quelque part, le poids des années qui passent me perturbe. Mon insouciance me manque, le temps aussi. Tous ces souvenirs que j'éparpille à droite à gauche, ces bouts de moi que j'enterre parfois à un endroit qui m'est cher. Tout ce qui aujourd'hui me manque me paraissait si insignifiant et anodin sur le moment. En réalité, aucun moment ne mérite le terme d'insignifiant. Chaque instant, qu'il soit bon ou mauvais, est exceptionnel.

Je regarde autour de moi et je me dis qu'un jour, ce moment fera parti de ceux que je qualifierai de magique.

samedi 31 mars 2012

Photos #19 : Khao Yai National Park.

Khao Yai National Park - THAÏLAND.

jeudi 29 mars 2012

Intermède #8 : Spring Rolls.



How to make SPRING ROLLS.

TEN SPRING ROLL WRAPPERS :
1 cup wheat flour and 4 egg whites stirred until even in consistency.
Fry in wok without oilon low heat, similar to making a crêpe. Use cornflour and water paste or egg to seal the rolls.

DIPPING SAUCE :
Mix together 1 cup of water, 3-5 tablespoons of white sugar, 3 tablespoons of rice vinegar or tamarind paste, 1 teaspoon of salt, 1/2 teaspoon of dried chilli powder, and 4-5 tablespoonsof roasted ground peanuts. Boil for 10 minutes. Cool before serving and garnish with 1 teaspoon of chopped coriander leaves.

FILLING :
1. Fry 4 cloves of garlic (crushed and chopped, skin on) in 2 tablespoons of soya bean oil on medium heat.
2. Add 30 grams of carrot diced very small, 5-6 pre-soaked dried black mushrooms diced very small, 20 grams of cabbage diced very small, 1/4 cup of beansprouts, 3/4 cup of tofu diced very small, 1 egg, 1/2 cup of glass noodles pre-soaked for 15 minutes in warm water and cut into 1 cm lengths. Then add 1 tablespoon of light soy sauce, 1 teaspoon of white sugar, 1/2 teaspoon of salt and 1/2 teaspoon of white pepper. Allow to cool.
3. Place a tablespoon of filling on spring roll wrapper. Fold the sheet about half a turn over the filling. Fold in ends. Smear with egg or paste and roll up tightly to seal.
4. Deep fry in 4 cups of soya bean oil until crispy and golden brown.
5. Serve with sweet chilli or chinese plum sauce.

Uncooked spring rolls may be frozen until needed.

mardi 27 mars 2012

36. La région de Surin.

Cheveux au vent, le temps s'égraine allègrement. Heure après heure, nous migrons un peu plus vers l'est du pays. Depuis Ayutthaya et son célèbre parc historique, nous nous sommes dirigés vers la région de Surin. Au village de Ban Tha Sawang, j'ai pu observer des femmes habilement tisser la soie et à celui de Ban Khwao Sinarin, j'ai vu des hommes et des femmes travailler l'argent avec une concentration certaine. Lorsque nous sommes arrivés à Ban Ta Klang, village d'éléphants, j'étais partagée entre l'excitation de cette rencontre hors du commun et l'indignation que me provoquait la captivité de cet animal majestueux. Le plus outrageux fut de voir ce spectacle où se mêlent dressage et dérision. J'en suis repartie le cœur lourd, une pointe d'impuissance entre les côtes.

Par soucis d'économie, et surtout pour son côté grisant, nous levons le pouce dans l'espoir qu'un pick-up veuille bien nous emmener vers notre prochaine étape. L'attente est parfois longue, mais arrive toujours le moment où une famille Thaïlandaise nous embarque volontiers à l'arrière de son véhicule. Parfois, nous ne sommes pas les seuls à profiter de la brise légère ; de jeunes enfants ou des adolescents partagent timidement leur espace vital, portés par la fierté de leurs parents. Les yeux rieurs de ces derniers nous rappellent la bonté du peuple thaïlandais...

Quelques jours plus tard, nous rebroussons chemin vers la capitale. Un arrêt au Phanom Rung National Park et au Khao Yai National Park me paraissent indispensable. Les ruines de l'un et la beauté floristique de l'autre me comblent de joie. Mes pupilles sont en émoi. A cet instant précis, rien ne compte plus que mon amour pour Mère Nature.


Forever and after.