lundi 2 avril 2012

37. De Chumphon à Koh Tao.

Chumphon - Koh Tao.

Minuit, nous montons à bord du petit bateau le pas incertain. A l'intérieur, une cinquantaine de matelas de fortune insalubres sont posés à même le sol. Quatre petits ventilateurs aèrent cette pièce où, minute après minute, chaque matelas trouve preneur. Installée près de la porte, je tente tant bien que mal de trouver un minimum de confort. La traversée durera six heures, six heures durant lesquelles le remous de la mer nous bercera. La chaleur est difficilement supportable, si bien qu'il m'est impossible de véritablement fermer l’œil. Ma vie empaquetée à mes pieds, je me sens tel un clandestin à l'avenir incertain. Dans le silence brouillon de cette embarcation, mes pensées s'entrechoquent.

Quelque part, le poids des années qui passent me perturbe. Mon insouciance me manque, le temps aussi. Tous ces souvenirs que j'éparpille à droite à gauche, ces bouts de moi que j'enterre parfois à un endroit qui m'est cher. Tout ce qui aujourd'hui me manque me paraissait si insignifiant et anodin sur le moment. En réalité, aucun moment ne mérite le terme d'insignifiant. Chaque instant, qu'il soit bon ou mauvais, est exceptionnel.

Je regarde autour de moi et je me dis qu'un jour, ce moment fera parti de ceux que je qualifierai de magique.

2 commentaires:

  1. Tu as raison, chaque instant bon ou mauvais est exceptionnel, puisqu'on s'en souvient.. Comme le fait de t'avoir rencontrer, prend bien soi n de toi, bisous xxx

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  2. C'est l'un de mes textes préféré que tu as écrit ... Mes pensées ce retrouve la dedans ... :)

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